Archives mensuelles: mai 2012

chantier

Statut de l’auteur contemporain

Texte destiné à Metakatz, aux éditions La Cinquième Couche, écrit avec Fanny Barnabé.

La fiction de l’auteur inspiré et original, prophète parmi les hommes, oint du sacre romantique de l’écrivain1 et soutenu par un droit d’auteur indépassable paraît de plus en plus incompatible avec les conditions de production contemporaines et les nouvelles pratiques de consommation (en particulier numériques). La question du statut de l’auteur est probablement une des plus controversées au sein des études littéraires2. Pourtant, la posture du génie produisant œuvre originale s’est largement imposée depuis plus d’un siècle et demi comme conception partagée de l’auteur par la société, au point que le poids de ce carcan idéologique pèse lourdement sur la légitimité d’autres conceptions. lire la suite »

  1. Benichou (Paul), Le sacre de l’écrivain (1750-1830), Paris, José Corti, 1973. []
  2. Compagnon (Antoine), Le démon de la théorie. Littérature et sens commun, Paris, Seuil, 1998. Deux articles ont particulièrement relancés ces questions au XXe siècle : Barthes (Roland), « La mort de l’auteur », dans Le Bruissement de la langue, Paris, Seuil, [1968] 1984, qui attire l’attention sur le texte et sa réception et Foucault (Michel), « Qu’est ce qu’un auteur ? », Bulletin de la société française de philosophie, LXIV, p. 73-104 et la notion de « fonction-auteur ». Sur ces questions, citons un ouvrage introductif utile : Luneau (Marie-Pier) et Vincent (Josée) (dir.), La Fabrication de l’auteur, Québec, Nota Bene, 2010. []
politique

Soutien aux étudiants grévistes québécois

Voici un texte que j’ai écrit mardi 29 dans la journée. L’objectif était de le faire paraître comme carte blanche dans un journal national, en le signant avec J.-P. Bertrand et Min Reuchamps au nom du Centre d’études québécoises de l’ULg. Au vu des développements d’hier, je ne sais pas s’il paraîtra finalement. Je le dépose ici comme trace de l’événement, vu de Belgique. Il s’agit de la première version non retravaillée, non celle qui a été soumise au Soir hier.

Le Québec connaît depuis plus de cent jours une grève de nombreux étudiants des collèges et des universités, rejoints par une frange importante de leurs professeurs. Des mesures exceptionnelles ont été votées par un gouvernement incapable de dialoguer avec les étudiants (jusqu’au 28 mai, le Premier Ministre n’avait rencontré aucun des représentants des étudiants contestataires). Comment en est-on arrivé là ? Comment la Belle Province, terre de la « révolution tranquille », a-t-elle vu fleurir son « printemps érable » ? lire la suite »